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Monde de la marche et marche du monde
5 juin 2010

Randonnée et conditions climatiques

Être bien dans sa peau, mal dans sa peau : vaste programme.

Plus modestement, concrètement que faire pour éviter que cette peau se hérisse de froid ou perle de transpiration?  Outre le désagrément, et les risques pour notre santé, voire notre intégrité, l'excès thermique fatigue, diminue notre énergie.

Comment notre corps réagit, quels mécanismes entrent en jeu?

Nous souffrons du froid lorsque notre corps perd plus de chaleur qu'il n'en produit; à l'inverse, la chaleur nous affecte lorsque le corps réagit pour maintenir sa chaleur centrale. Nous sommes pourvus d'un mécanisme de thermostat réflexe qui se déclenche lorsque la température ambiante dépasse 27° ou descend en dessous de 22°, de sorte que les organes les plus vitaux (thorax, abdomen et cerveau) soient maintenus à une température de 37° environ. Il n'est pas sans intérêt de savoir qu'en cas de froid, près de la moitié de la perte totale de la chaleur du corps se fait par la tête d’où l’importance du bonnet, voire du passe-montagne.

Comment les intempéries agissent sur notre régulation thermique?

Considérons d'abord :

1 - Les effets du vent .

Le vent augmente la perte de chaleur. La rapidité avec laquelle se perd cette chaleur augmente proportionnellement à la vitesse du vent.

Ex : T= 0° + vent de 25km/h équivaut à une température de -10°

(à 20/25 km/h, les petites branches des arbres s'animent)

T= 0° + vent de 50km/h équivaut à une température de -15°

(à 40 km/h les grosses branches bougent, à partir de 50 km/h la marche contre le vent devient difficile)

T= -10° + vent de 25km/h équivaut à une température de -22°

T= -10° + vent de 50km/h équivaut à -30°

(de la même façon un motard qui roule à 60km/h par 0° a sa peau exposée à un froid

proche de -20°)

Voyons à présent :

2 - Les effets de l'humidité.

La conduction thermique de l'eau est 20 fois > à celle de l'air; autrement dit, la chaleur dégagée par le corps s'enfuit 20 fois plus vite à travers l'eau qu'à travers l'air. (c'est ce qui explique qu'à température égale, on a plus froid dans l'eau que dans l'air). Il en résulte que la perte de chaleur est aussi grande dans des vêtements mouillés que si la peau était exposée sans protection, voire plus, par le phénomène d'évaporation.

Ainsi après un orage en plein mois d'août sur les hauteurs de Bouilland, j'ai vu une personne mal équipée trembler de froid et claquer des dents, le vent s'étant levé après la pluie.

Enfin, il est bon d'avoir à l'esprit ce principe sur lequel est fondé l'isolation thermique : le produit le plus isolant et le plus facilement utilisable est l'air sec immobile. Le détail et la pratique de l'habillement résultent de la mise en application de ce constat.

Pour finir, je ne résiste pas à l'envie de faire la promotion du parapluie qui s'avère toujours la meilleure protection contre les méfaits de cette humidité par vent modéré et terrain pas trop accidenté. De plus il abrite les lunettes, permet de consulter une carte, voire de manger son casse-croûte au sec.

Comment utiliser au mieux le vêtement pour préserver notre régulation thermique...

Choisissez des vêtements amples qui puissent s’ouvrir facilement. Appliquez le principe de superposition : mieux vaut plusieurs couches protectrices fines qu’une seule plus épaisse. En effet, le volume d’air cloisonné entre les couches est plus important, ce qui assure une excellente isolation thermique. Privilégiez le coton pour le contact direct avec la peau (absorbe bien l’humidité) : le débardeur coton à maille aérée à ma préfé-rence. Comme couche intermédiaire, la laine conserve très bien la chaleur à condition qu’elle ne soit pas mouillée. La couche extérieure sera celle qui va protéger du vent et de la pluie (coupe-vent ou cape). Par grand froid, l’anorak avec doublure isolante est une bonne solution. Pour les gants l’on retrouve le principe de superposition : une paire de gants fins à même la peau et une seconde paire plus épaisse (en haute montagne, se protéger de surcroît par des mouffles étanches).

Un dernier mot pour les petits budgets : n’allez pas croire qu’il soit indispensable d’acheter des vêtements coûteux pour randonner à l’aise en Bourgogne. par contre, veillez à bien vous chausser.

                                                                                            M.M.

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