Psychanalyse des anti-lait
Je tairai le nom de l'auteur, consultant en nutrition, qui a commis le texte reproduit ci-dessous et qui contribue au discrédit de la psychanalyse, cette pseudo-science qualifiée de "scolastique freudienne"... L'auteur remarque d'abord que, si autrefois la blancheur était synonyme de pureté, d'innocence, de candeur, cette couleur a pris une connotation négative, du moins dans le domaine de la diététique. Elle sous-entend la dénaturation d'un produit naturel par raffinage, source de carences préjudiciables à la santé : sucre blanc, pain blanc, sel blanc. Le consommateur lambda pratiquerait donc inconsciemment cet amalgame au détriment du lait...
Quand on est responsable d'un "pôle Nutrition", l'on peut certes comprendre que toute vérité ne soit pas bonne à dire pour l'avenir de sa carrière, d'où un argumentaire lacunaire et très orienté ... Je concède toutefois à l'auteur la justesse de cette réflexion à propos de l'argument souvent avancé par les pro-lait ("l'homme est la seule espèce à boire le lait d'un autre animal à l'âge adulte") : il est également le seul à consommer des œufs à la coque et des gâteaux! Il faut reconnaître que son argument fait mouche. Plus sérieusement, un simple constat : les japonais, qui ont l'espérance de vie la plus élevée au monde, n'ont jamais bu une goutte de lait au cours de leur longue vie, et ont moins d'ostéoporose que les occidentaux.
La psychanalyse vient même opportunément à la rescousse. Voici donc le "morceau de bravoure" (de quoi vous égayer!) où l'auteur va plus loin quant à l'influence de l'inconscient sur le comportement :
" Comment ceux qui rejettent le lait, et plus généralement les produits laitiers, ont-ils vécu leur sevrage au sein ou au biberon? Quels rapports ont-ils eu avec leur mère? Certains rejets concernant le lait peuvent être interprétés, sur le plan psychanalytique, par la découverte à posteriori, d'une relation avec leur mère, vécue secondairement comme honteuse, ne serait-ce que par la prise de conscience qu'il y a eu un plaisir de succion du sein lors des premières semaines et mois de la vie. Les psychanalystes évoquent un refoulement sexuel de type freudien, et une passivité de l'acceptation des substances nutritives qui expliqueraient certains comportements anti-lait. Ajoutons à cela la constatation ambiguë que les mères gardent au sein plus longtemps leur fils que leur fille".
PS : quand l'on sait
la détresse des éleveurs, on éprouve quelque scrupule à contester
les supposés bienfaits du lait actuel, mais est-ce une raison
pour mettre la vérité "sous le boisseau" surtout quand la
santé est en cause?
M.M.
Quelques références bibliographiques :
Pommier, René. - Sigmund est fou et Freud a tout faux. - De Fallois, 2008
Le livre noir de la psychanalyse. - Les Arènes, 2005
Van Rillaer, Jacques. - Les illusions de la psychanalyse. - Margada 1995
Debray-Ritzen, Pierre. - La scolastique freudienne. - Fayard 1973
Lien : "Ce lait malfaisant"