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Monde de la marche et marche du monde
14 décembre 2010

A notre Terre mère

La Terre est notre champ d'activité désintéressée, notre espace à nous les randonneurs qui arpentons la Planète bleue. Pourtant nous ne mesurons pas, car ce n'est pas la surface qui compte pour nous, mais le parcours comme reconnaissance des lieux divers qui nous donne équilibre et joie de vivre dans la Nature. Peu importe pour nous qu'il s'agisse d'arpents ou d'hectares : la propriété et la spéculation ne sont pas notre préoccupation... À cette bonne vieille Terre, qui supporte mal nos égarements et nos excès, l'on doit aussi prouver de la reconnaissance. N'oublions pas qu'elle pourvoit à notre nourriture, mais nous avons tendance à l'oublier car, d'hommes de la terre, nous sommes devenus majoritairement hommes des cités et de l'artifice. La glèbe est devenue boue polluée ; notre Globe se stérilise.

L'homme d'affaires stressé et le touriste pressé sillonnent la planète et regardent de haut le "cul-terreux" resté attaché à la terre. Le dur labeur du laboureur, terme noble pour un travail à présent dévalorisé... Que reste-t'-il du "geste auguste du semeur"? : pourra-t'il longtemps encore pratiquer les semailles sans l'autorisation de sinistres officines qui se prétendent bienfaitrices de l'humanité, cherchant en fait à nous dessaisir d'un bien commun pour mieux nous exploiter?

Mais la situation des paysans ne peut, en principe à terme, que s'améliorer étant données l'insuffisance et la raréfaction des ressources alimentaires à travers le monde, consécutives aux perturbations climatiques et à la surpopulation (bien des États, au lieu d'acheter des armes, devront donner la priorité à l'achat de biens de consommation s'ils ne veulent pas affronter les hordes faméliques de leurs assujettis...). Déjà, le prix des céréales a fait un bond dont on n'a pas pris conscience, car le prix du blé intervient peu dans le prix du pain.

Que cette terre, qui supporte la vie, reste pour nous le limon, même si nous rentrons crottés d'une sortie pluvieuse, et préférions alors la propreté stérile du sable des déserts!

M.M.

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