Balade ou ballade
L’orthographe de balade est presque toujours fautive.
Le mot balade, dans le sens de promenade, ne prend qu’un "l" car c’est un dérivé de balader : "envoyer quelqu’un balader", c’est au figuré, l’envoyer se promener.
Une ballade, avec deux "l", est une pièce poétique ou musicale, le plus souvent chantée, propre au Moyen-Âge. Le terme s’apparente à baller, de bal, autrement dit, s’agiter, danser. Il évoque l’époque des troubadours, des trouvères, des baladins … et autres ménestrels.
La célèbre Ballade des pendus de Villon illustre parfaitement le sens étymologique du mot, le balancement des corps suspendus, sous l’effet du vent. En voici un extrait :
La pluie nous a lessivés et lavés
Et le soleil nous a séchés et noircis;
Pies, corbeaux nous ont crevé les yeux,
Et arraché la barbe et les sourcils.
Jamais un seul instant nous ne sommes assis;
De ci de là, selon que le vent tourne,
Il ne cesse de nous ballotter à son gré...
L’expression marcher les "bras ballants" (en quelque sorte oscillation non rythmée de ceux-ci), suppose une démarche nonchalante convenant à une flânerie que l’on peut faire... avec un baladeur.
Certes, l‘orthographe paraît bien compliquée, sachant que ballet et ballerine prennent deux "l " alors que baladin n’en prend qu’un. Tout ceci résulte d’emprunts au provençal, à l’italien, la racine remontant au grec avec le sens de "se trémousser".
M.M.